Tensions sur l’approvisionnement et le prix des matériaux de construction
Les difficultés d’approvisionnement et les hausses de prix concernent tous les matériaux.
Le bois n’est pas le seul matériau à subir une hausse des prix. A titre d’exemple, concernant les métaux ferreux et le cuivre, les hausses atteignent près de 65 % sur un an et près de 30 % en glissement annuel sur trois mois à fin janvier 2021 (sources FFB). Le mouvement ressort encore plus fort sur l’acier et s’est étendu aux produits plastiques et au polyuréthane, dont les prix fournisseurs connaissent de véritables envolées liées notamment à l’évolution du pétrole brut (+105 % depuis 12 mois).
Le phénomène est mondial.
Il s’agit avant tout d’une désynchronisation de la production et de la distribution à l’échelle mondiale. La crise sanitaire du covid-19 a désorganisé les chaînes de production et les circuits logistiques internationaux.
Les confinements décalés dans le temps et dans l’espace ont freiné la reprise économique, qui demandera du temps pour retrouver la fluidité d’avant crise COVID. Les problématiques de transport maritime sont bien connues et entrainent des retards de livraison.
Le phénomène est conjoncturel.
En France, le rallongement des délais de livraison résulte bien entendu de la crise sanitaire, mais également d’éléments conjoncturels. Les entreprises ont du mal à reconstituer leur stock à cause de la forte demande.
Le boom de la construction aux États-Unis et les tensions commerciales entre les Etats-Unis et les Canadiens accentuent un peu plus les tensions sur les marchés du bois et de produits dérivés du bois, en particulier chez les principaux pays exportateurs de certains produits bois (bois collés, panneaux…).
De plus, les confinements ont provoqué une forte demande en bois de la part des particuliers (rénovation, aménagement intérieur) et du secteur de l’emballage.
L’extension des délais de livraison des produits bois constitue certes une nouvelle contrainte qu’il faut désormais anticiper : : lorsqu’il était de 6 à 8 jours, ce délai est passé de six à huit semaines, un délai pourtant habituel dans de nombreux autres secteurs. Cette extension ne devrait être que temporaire.
Des tendances spéculatives apparaissent ici et là.
Les tensions observées sur tous les marchés laissent penser à un phénomène spéculatif, entretenu par une incertitude post-crise sanitaire et économique tout à fait compréhensible, et par un phénomène de sur-commande sur certains matériaux, lié à une absence de stock.
La filière bois produit à 110% de ses capacités.
Les industries de la première transformation ont augmenté leur cadence de travail pour honorer leurs commandes. Les scieries françaises travaillent en 2 x 8. La mobilisation de la ressource forestière française est au rendez-vous pour alimenter ces fortes cadences. D’ailleurs, les entreprises s’approvisionnant auprès des scieries françaises ont vu les délais s’allonger, mais elles sont toujours approvisionnées. Une amélioration de la situation est attendue pour le second semestre 2021.
La filière bois promeut ses bonnes pratiques.
La filière bois encourage le dialogue entre clients et fournisseurs, le partage des problématiques rencontrées. Elle recommande de favoriser les partenariats stratégiques durables et historiques entre les fournisseurs industriels et leurs clients, localement et nationalement. Elle invite à la transparence et à la mise à jour de la situation des clients de manière dynamique au fur et à mesure de l’évolution de la situation.
Des perspectives plutôt rassurantes
A noter que la très forte disponibilité forestière mondiale, nationale et régionale, tout comme l’offre en sciages ne montrent pas de signes de pénurie.
La consommation mondiale de sciages résineux et la demande à venir reposent sur des fondamentaux solides (hausse de la construction aux USA, reprise de l’activité économique en Europe, demande croissante en Chine, progression des parts de marché du bois) et la situation en termes d’approvisionnement devrait rester tendue tout au long du premier semestre 2021 pour se stabiliser progressivement au cours du second semestre mais sur des niveaux de prix revalorisés.